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Évangile selon Saint Matthieu 10,25-30

« Jésus dit alors : Je vous bénis mon Père, Maître du ciel et de la terre, de ce que vous avez caché ces choses à ceux qui se croient sages et prudents, et les avez révélées aux petits, aux humbles. Cela est ainsi, mon Père, parce que tel a été votre bon plaisir. »

Ces choses, c’est-à-dire : La foi au Christ, la foi à la Rédemption, il faut la grâce divine pour les posséder, et cette grâce, bien que Dieu la mette à la disposition de tous dans la mesure suffisante, les orgueilleux la rejettent, se confiant en la raison naturelle et repoussant orgueilleusement les secours divins ; les humbles la reçoivent. L’orgueil des premiers indispose Dieu contre eux et leur mérite de recevoir une grâce moins abondante, quoique suffisante ; l’humilité des seconds plaît à Dieu et leur mérite une surabondance de grâces. L’orgueil d’une âme est cause que moins de grâces lui sont offertes et que ces grâces elle les refuse ; l’humilité d’une âme est cause que plus de grâces lui sont offertes et qu’elle les accepte. L’âme orgueilleuse reçoit moins de Dieu et repousse ses dons ; l’âme humble reçoit plus et accepte et profite. Combien leur état est différent ! Combien plus une âme est orgueilleuse, plus elle ne cesse de s’éloigner de Dieu, et combien plus une âme est humble, plus elle ne cesse de s’approcher de Dieu… Dieu ne doit rien à aucun homme et Il se plaît à combler les âmes dans la mesure de leur humilité. … Dieu aurait pu, dans sa Toute-Puissance, donner des grâces efficaces de conversion, donner des faveurs extraordinaires, une surabondance de grâces aux orgueilleux aussi bien qu’aux humbles ; mais il ne l’a pas voulu : Il Lui a plu d’établir cette loi que les humbles recevraient des grâces de plus en plus nombreuses, et les orgueilleux de moins en moins : «Cela est ainsi, parce que tel est notre bon plaisir.» Cette loi, ce bon plaisir, sont comme toutes les lois et tous les bons plaisirs de Dieu, fondés sur sa divine perfection, sur sa bonté et sa justice : Sa bonté, car en confiant un si grand privilège à l’humilité (le privilège de devenir une source continuelle de grâces), Dieu attire très fortement les hommes à cette vertu si précieuse ; et en attachant cette malédiction à l’orgueil, il détourne vivement les hommes de ce vice si funeste ; sa justice, car rien n’est plus juste que de donner à ceux qui reconnaissent leur vide, leur besoin, leur nudité, leur pauvreté, et de ne pas donner à ceux qui se déclarent pleins, sans besoin, vêtus et riches.
Enseignement. — Être humble ; Dieu donne ses grâces privilégiées aux humbles et il les refuse aux superbes.
Exemple. — Admirer les actes de Dieu, admirer Dieu dans ses volontés ; aimer l’humilité (fille de la vérité, sœur de la charité, mère de l’obéissance) [1].

[1] FCOUCAULD (DE) C., Commentaire de Saint Matthieu. Lecture commentée de l’Évangile, Nouvelle Cité, Paris 1989, pp. 365-366.