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Jn 13, 1. 15

« Lavez-vous les pieds mutuellement… Je vous ai donné l’exemple pour que, comme je vous ai fait, vous fassiez aussi… Le serviteur n’est pas plus grand que son maître… Bienheureux serez-vous, si vous faites cela ! »

Que vous êtes bon, mon Dieu, de continuer jusqu’à la fin à poursuivre votre même but « d’allumer sur la terre le feu » de l’amour de Dieu par-dessus tout et de l’amour du prochain comme soi-même !.. Vous allumez ici le feu de l’amour de Dieu en nous y établissant par votre imitation, laquelle est inséparable de l’amour quand l’amour s’adresse à un être parfait, au seul Être parfait. L’imitation est, en effet, un degré de l’union, et l’union, l’unification, l’identification est ce à quoi tend l’amour… L’imitation est aussi un résultat de la conformité des volontés ; quand on a la même volonté, on produit les mêmes œuvres, on est semblable et en action et en esprit… L’imitation est un résultat du désir de plaire, lequel est de la nature même de l’amour, car l’amour, par sa nature, désire être payé de retour, par conséquent désire plaire à l’être aimé, par conséquent fait ce qui plaît à l’être aimé, c’est-à-dire ce qu’il fait lui-même, quand le Bien-aimé est l’Être parfait… L’imitation est un résultat de l’admiration, et par là un effet nécessaire de l’amour qu’on a pour un Être parfait : on admire Jésus qu’on aime, on admire tout ce qu’il est, tout ce qu’il fait ; puisqu’on l’admire, on tâche de le reproduire soi-même, car on ne connaît rien de plus parfait… Merci, mon Dieu, de nous établir dans votre amour par votre imitation qui lui est indissolublement unie par tant de liens !.. Avec quelle force vous nous recommandez de vous imiter ! Vous nous le dites cinq fois en deux lignes : 1° « Je vous ai donné l’exemple. » 2° « Comme j’ai fait, faites aussi. » 3° « Le serviteur n’est pas plus grand que le maître. » 4° « L’envoyé n’est pas plus grand que celui qui l’envoie. » 5° « Bienheureux si vous faites cela. »
Charité envers les autres, envers les âmes, les cœurs, les corps : faisons-leur à tous, en tout, le plus de bien possible, sans autre limite que la sainte obéissance, dans les plus grandes choses comme en leur donnant de saints exemples, dans les plus petites choses comme en leur lavant les pieds… Service envers les autres, en rendant tous les services possibles, sans autre limite que la sainte obéissance, à leurs corps, leurs cœurs et leurs âmes, à l’exemple de Jésus… et en leur rendant les services les plus bas, de vrais services de serviteurs, de valets, quand l’occasion s’en présente, à l’exemple de Jésus à Nazareth, de Jésus au Cénacle… Imitons Jésus, c’est une condition nécessaire de notre amour pour lui, un effet nécessaire, naturel, instinctif du désir d’union, qu’a tout cœur qui aime, un effet de la conformité de volonté avec le Bien-aimé, un effet du désir de plaire au Bien-aimé, un effet de l’admiration qu’inspiré le Bien-aimé. C’est ici un effet de l’obéissance au Bien-aimé, car Jésus, qui nous dit tant de fois : « Suivez-moi… Imitez-moi… Je suis la voie, la lumière… Celui qui me sert, qui m’imite, ne marche pas dans les ténèbres », nous répète ici même : « Je vous ai donné l’exemple, pour que comme j’ai fait vous fassiez… Bienheureux si vous le faites ! »… Humilité, abjection, à l’exemple de Jésus : « Le serviteur n’est pas plus grand que le maître », il nous l’a répété bien souvent ; à son exemple embrassons donc la pauvreté, le dédain des hommes, l’humiliation, la dernière place, la dernière condition, tout ce qui est propre à nous rendre semblables à Jésus pauvre et dédaigné, puisque « le disciple est parfait quand il est semblable à son Maître [[M/480, sur Jn 13,2-17, en C. DE FOUCAULD, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 206-207.]].