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Évangile selon Saint Jean 16. 12-15


Mon Dieu, je vous adore… Oh ! qu’elle est douce, la vie au cénacle en ces jours ! Oh ! qu’elle est cachée en vous !… Ce n’est plus à Nazareth et c’est encore Nazareth : c’est à Jérusalem, et c’est Nazareth !… Oh ! qu’elle est cachée en vous, Jésus, la vie de la sainte Vierge et celle de sainte Magdeleine !… Elle n’est plus cachée en vous, visible sous votre forme mortelle, mais en vous visible sous l’apparence de l’hostie consacrée… Comme elles vivent de ce pain ! Comme elle est vraie pour elles votre parole : « Celui qui me mange vit par moi. » Comme elles vivent par vous !… Comme la sainte Eucharistie fait leur vie désormais ! Elles vivent d’elle en la recevant, en l’adorant dans leur âme, en l’attendant ; elles vivent d’elle en l’adorant placée devant elles… Quelles journées elles passent en adoration devant ce qu’elles savent si bien être leur Jésus ! Quels moments elles passent en recevant dans leur bouche, dans leur âme, ce bien-aimé passionnément chéri !… Oh ! comme elles sont abîmées, perdues dans la sainte hostie placée devant elles ou dans leur sein ! Comme le monde entier a disparu pour elles ! Il n’y a plus qu’elles et la sainte hostie : le reste est un rêve, un songe, c’est enveloppé d’un épais brouillard : mais l’hostie étincelle, brille, illumine ; elle seule est visible à leurs yeux ; elles se perdent, se noient dans cette vue, dans cette contemplation : elles sont comme dans une nuée, en face de la sainte hostie, et séparées du reste du monde… Aussi leur vie est cachée en Dieu, si cachée qu’elles vivent, bien qu’au milieu des hommes, absolument seules avec lui… d’ailleurs elles cherchent toutes deux la solitude, même matérielle… et si à certaines heures, elles sont au cénacle avec les douze, d’ordinaire elles sont seules, seules ensemble avec Jésus, cachées en Lui, perdues en Lui ! O mes mères ! prenez-moi entre vous et faites que mon amour s’illuminant au vôtre fasse pour moi comme pour vous une muraille entre le monde et moi, et que, comme vous, je vive partout dans un Nazareth, partout caché en Jésus, partout d’une vie cachée, perdue, abîmée en Jésus. « Notre vie est cachée en Dieu avec Jésus » dira saint Paul. Oh ! que c’est vrai de vous ! Faites, mes mères, que ce soit vrai aussi pour moi, vivant avec vous caché en Jésus-hostie, et vrai pour tous les hommes, pour Jésus, en Lui et par Lui[[C. DE FOUCAULD, Considérations sur les fêtes de l’année, Nouvelle Cité, Paris 1987, 412-414.]].