• Temps de lecture :3 min de lecture
  • Post last modified:25 juin 2019

Évangile selon Saint Luc 9, 51-62


« Laissez les morts enterrer les morts ; vous, allez et annoncez le royaume de Dieu »…

Que Vous êtes bon, mon Dieu, de nous détacher si complètement et si énergiquement de tout ce qui n’est pas Vous, pour nous attacher pleinement à Vous… Et que Vous êtes bon de nous donner à tous cette belle et merveilleuse mission, votre propre mission, d’annoncer le royaume de Dieu !
Laissons les morts enterrer les morts, laissons les affaires du siècle aux gens du siècle, laissons les affaires matérielles et les affections humaines aux hommes qui vivent pour la terre et la chair, laissons les choses vaines aux vains ; laissons tout ce qui est de la terre, hommes et choses, à ceux qui veulent vivre pour la terre et de la terre; nous qui voulons vivre pour Dieu et de Dieu, vidons de tout ce qui est créé, de tout ce qui n’est pas Dieu, des objets inanimés, des autres hommes et de nous-mêmes, notre entendement, notre mémoire, notre volonté. N’ayons pour tout cela ni intelligence, ni souvenir, ni amour ; n’y réfléchissons pas, ne nous en souvenons pas, ne l’aimons pas. Que notre âme soit radicalement vide de tout cela. Laissons ce qui est mort aux morts, ce qui est vain aux vains. Tout ce qui n’est pas Dieu est mort, car Lui seul est l’Être en soi, Lui seul est la vie en Soi… Tout ce qui n’est pas Dieu est vain car hors Dieu « tout est vanité »… Vidons notre âme complètement de tout ce qui n’est pas Dieu, de tout créé si mort et si vain, et qu’entièrement vide elle soit disposée à être entièrement remplie de Dieu : « Dilata os tuum et implebo illud [[« Ouvre ta bouche et je l’emplirai. »]] »… Et après nous être vidés de tout ce qui n’est pas Dieu, annonçons Son royaume. C’est notre vocation à tous, les uns dans la vie publique, comme Jésus prêchant, les uns dans la vie érémitique, comme Jésus au désert, les autres dans la vie cachée, comme Jésus à Nazareth ; imitateurs de Jésus soit à l’exemple de Saint Paul, soit à celui de Sainte Magdeleine, soit à celui de Saint Joseph, nous annoncerons partout le royaume de Dieu par là même que notre vie, image de celle de Jésus, criera Jésus et Son Évangile, si nous sommes ensevelis dans un éternel silence aussi bien que si nous prêchons ! Sainte Magdeleine au désert ne crie-t-elle pas Jésus à travers tous les siècles aussi puissamment que les apôtres ?.. Menons, parmi ces 3 vies divines, parfaites, menées par Jésus, celle où Il nous veut, où Sa volonté nous place ; et soyons-y une parfaite image de Jésus. Soyons sûrs que la puissance et le fruit avec lesquels nous annoncerons le royaume de Dieu ne dépend nullement de ce que Dieu nous met dans une de ces trois vies plutôt que dans une autre, mais uniquement de la perfection avec laquelle nous menons la vie où Il nous place, quelle qu’elle soit[[M/335, sur Lc 9,59-60, en C. DE FOUCAULD, La bonté de Dieu. Méditations sur les Saints Évangiles (1), Nouvelle Cité, Montrouge 1996, 314-316.]] !