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Évangile selon Saint Matthieu 21, 28-32

Puisque nous n’avons pas le Commentaire de Charles de Foucauld au chapitre 21 de l’Evangile selon saint Matthieu, nous proposons une Méditation sur le Psaume 24, prévu par la liturgie de ce dimanche.

Que vous êtes bon, mon Dieu, de mettre de telles paroles dans notre bouche ! Qu’il est doux ce psaume ! Qu’il est consolant ! Comme il nous parle de votre douceur, de votre miséricorde, de votre bonté ! C’est vous-même, mon Dieu, qui nous ordonnez de vous dire : « J’ai élevé mon âme vers vous, Seigneur : mon Dieu, je ne serai pas confondu, je ne rougirai pas : mes ennemis ne se moqueront pas de moi : car ceux qui comptent sur vous ne sont jamais confondus… » et tout le reste est aussi doux, aussi confiant… le reste de cette première moitié est consacré 1° à demander des grâces, 2° à demander cette miséricorde sur laquelle on compte tellement «à cause de votre bonté, Seigneur», 3° à adorer et à louer Dieu. «Le Seigneur est doux et saint… Il aime les doux ; il enseigne aux doux ses voies. Toutes les voies du Seigneur sont miséricorde et vérité : miséricorde et fidélité à ses promesses, c’est tout ce que trouvent en lui ceux qui cherchent à accomplir sa volonté »… Tout ce psaume chante la douceur de Dieu, sa bonté, sa miséricorde pour nous… Que vous êtes bon, mon Dieu de nous dire si tendrement, de nous répéter si doucement que vous êtes miséricordieux et bon et que nous devons nous confier en votre cœur !
Disons ce psaume quand nous sommes tristes, accablés de nos misères, que nous sentons venir le découragement : il nous dit de ne pas nous confier en nous : oh ! non : nous sommes menteurs comme tous les hommes, plus que tous les autres : ce serait un fondement bien ruineux… mais de nous confier en Dieu ; parce que lui-même nous dit de « lever notre âme vers lui », que « celui qui se confie en lui n’est point confondu », que « les démons ne s’en moquent pas de celui-là » car « tous ceux qui ont confiance en lui sont à l’abri de leurs railleries » : qu’il est notre « Sauveur », qu’il faut « compter sur lui du matin au soir et pendant tout le jour de la vie », qu’il faut « le prier », le faire souvenir de « sa miséricorde », de cette miséricorde « qu’il éprouve pour nous depuis le commencement des siècles », qu’il « nous traitera selon la miséricorde, parce qu’il est infiniment bon », « qu’il est doux et saint », et qu’« à cause de cela il conduit par la main ceux qui se trompent de chemin, qui font fausse route, les égarés ». Il est déjà le bon Pasteur, à cause de sa douceur et de sa sainteté ; « il aime les doux et les justes » ; et « il enseigne ses voies aux doux » ; « il est miséricorde et vérité ; tous les hommes de bonne volonté ne trouvent en lui que ces deux choses, miséricorde et accomplissement de ses promesses » ; « à cause de son nom », pour sa propre gloire, pour se glorifier par des actes de clémence, en lui-même; pour se glorifier en nous par la purification de nos âmes, il nous pardonnera… et plus nos péchés sont grands, plus il faut compter sur son pardon, car plus nous sommes coupables, plus il y a de gloire pour lui à nous pardonner, plus aussi son cœur, sa bonté se sentent attirés vers nous en nous voyant dans cet abîme.
Il y a un autre passage dans les premiers versets de ce psaume qui nous le rend extrêmement cher et nous porterait à le répéter chaque jour et plusieurs fois chaque jour : il y a beaucoup de psaumes qui nous appellent à la confiance et nous consolent ; mais il n’y en a peut-être aucun qui demande à Dieu aussi nettement ce que nous devons demander à toute heure, ce qui est le si ardent désir de tout cœur amoureux : l’imitation de ce qu’il aime, la ressemblance avec Jésus, marcher à sa suite la main dans sa main : « Seigneur, montrez-moi exactement vos voies; enseignez-moi vos sentiers… Dirigez-moi dans votre vérité, et enseignez-moi. » C’est la demande la plus nette, la plus claire de l’imitation de Jésus… Qu’elle soit sans cesse dans notre cœur et bien souvent sur nos lèvres ! Amen [1].

[1] M/47 sur Ps 24,1-11 in FOUCAULD (DE) C., Méditations sur les psaumes. Méditations sur les psaumes et le prophètes (1897), Nouvelle Cité, Montrouge 2002, pp. 133-135.