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Évangile selon Saint Luc 17, 11-19


« Les dix n’ont-ils pas été guéris ? Où sont les neuf autres ? »

Que vous êtes bon, mon Dieu, et de guérir ces lépreux, et de nous enseigner la charité, la charité en tout, envers les âmes, les cœurs et les corps, la charité envers tous, envers les reconnaissants et les ingrats… et de nous enseigner combien vous aimez, vous approuvez, vous commandez cette douce vertu de la reconnaissance, avec tout ce qui l’accompagne, actions de grâces, remerciements, tendre affection… Que vous êtes bon, par ces leçons comme par tant d’autres, de nous porter à cette tendre, fraternelle union que, bon père, vous voulez voir régner entre tous les hommes, tous vos enfants : la charité et la bienfaisance envers tous, la reconnaissance et les doux liens qu’elle forme sont éminemment propres à cimenter cette union, cette unité fraternelle que vous voulez voir régner dans votre grande famille humaine. Directement ou indirectement presque toutes vos paroles, presque tous vos exemples ont pour but, ou de nous amener à vous aimer parfaitement, ou de nous amener à aimer le prochain comme nous-mêmes… Que vous êtes bon, que vous êtes aimant, ô mon Dieu ! « Deus charitas est ! »
Soyons reconnaissants… Reconnaissants envers Dieu de qui nous recevons tout, et ce que nous recevons, intérieurement, et ce que nous recevons extérieurement, et ce qui nous vient directement de lui, et ce que nous recevons indirectement par les créatures : si un humain nous sourit, nous dit une bonne parole, nous fait du bien, c’est que Dieu, seul auteur de tout bien, lui met, par sa grâce, ce sourire, cette bonne parole sur les lèvres, cette bonne action dans la volonté. Sainte Thérèse ne voyait que Dieu partout où elle voyait le bien, ce qui lui ôtait toute tentation de s’attacher aux créatures et faisait monter sa pensée à tout instant vers le ciel. Faisons de même : dans tout bien que nous voyons dans les créatures, dans tout bien que nous recevons d’elles, voyons uniquement la grâce de Dieu, l’action de Dieu, admirons la bonté, la beauté, la tendre délicatesse de Dieu, enthousiasmons-nous et attendrissons-nous à la vue de ces reflets de ses perfections et de ces reflets de son délicat et chaud amour ; ne voyons que lui et faisons monter vers lui l’admiration, la louange et le remerciement de notre cœur. Mais remercions aussi les hommes qu’il choisit comme instruments ; ils sont ses membres, ils sont quelque chose de lui, quelque chose du corps de Jésus : « Ce que vous leur faites, vous me le faites. » Il s’est servi de ces membres qui sont siens, pour nous faire du bien, remercions-les, eux à qui nous devons d’ailleurs (puisqu’ils sont membres de Jésus) un si religieux respect, et un si brûlant amour, et témoignons-leur notre tendre reconnaissance par tous les moyens qui conviennent [1].

[1]  M/392, sur Lc 17,11-19, en C. DE FOUCAULD, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 93-94.