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Évangile selon Saint Luc 2, 16-21


« Adoration des bergers. »

Jésus se choisit Lui-même ses adorateurs… « Personne ne vient à moi si mon Père ne le tire »… Il tire à Lui par la voix des anges les bergers qu’il veut voir les premiers autour de Lui après Marie et Joseph… Pour parents, Il a choisi deux pauvres ouvriers, pour premiers adorateurs Il choisit de pauvres bergers… Toujours même abjection, toujours même amour de la pauvreté et des pauvres… Jésus ne rejette pas les riches, Il est mort pour eux, les appelle tous, les aime, mais Il refuse de partager leurs richesses et Il appelle les pauvres les premiers… Que Vous êtes divinement bon, mon Dieu !.. Si Vous aviez appelé d’abord les riches, les pauvres n’auraient pas osé approcher de Vous, ils se seraient crus obligés de rester à l’écart à cause de leur pauvreté, ils Vous auraient regardé de loin, laissant les riches Vous entourer. Mais en appelant les bergers les premiers, Vous avez appelé à Vous tout le monde, tout le monde : les pauvres, puisque Vous leur montrez par là, jusqu’à la fin des siècles, qu’ils sont les premiers appelés, les favoris, les privilégiés ; les riches, car d’une part ils ne sont pas timides, de l’autre il dépend d’eux de devenir aussi pauvres que les bergers : en une minute, s’ils veulent ; s’ils ont le désir d’être semblables à Vous, s’ils craignent que leurs richesses les écartent de Vous, ils peuvent devenir parfaitement pauvres… Que Vous êtes bon ! Comme Vous avez pris le bon moyen pour appeler d’un seul coup autour de Vous tous Vos enfants, sans aucune exception ! Et quel baume Vous avez mis jusqu’à la fin des siècles au cœur des pauvres, des petits, des dédaignés du monde, en leur montrant dès votre naissance qu’ils sont Vos privilégiés, Vos favoris, les premiers appelés ; les toujours appelés autour de Vous qui avez voulu être un des leurs et être dès votre berceau et toute votre vie entouré par eux.
Ne méprisons pas les pauvres, les petits, les ouvriers ; non seulement ce sont nos frères en Dieu, mais ce sont ceux qui imitent le plus parfaitement Jésus dans Sa vie extérieure : ils nous représentent parfaitement Jésus, l’Ouvrier de Nazareth… Ils sont les aînés parmi les élus, les premiers appelés au berceau du Sauveur… Ils furent la compagnie habituelle de Jésus, de Sa naissance à Sa mort ; à eux appartenaient et Marie et Joseph et les apôtres et ces bénis bergers… Bien loin de les mépriser, honorons-les, honorons en eux les images de Jésus et de Ses saints parents… Au lieu de les dédaigner, admirons-les, envions-les… Et que notre admiration et notre envie soient fructueuses et qu’elles nous portent à les imiter… Imitons-les, et puisque nous voyons que leur condition est la meilleure, celle qu’a choisie Jésus pour Lui-même, pour les Siens, celle qu’il a appelée la première autour de son berceau, celle qu’il a montrée par ses actes et ses paroles, être sa condition favorite, privilégiée, embrassons-la… Laissons toutes les autres puisque Jésus les a laissées ; prenons pour nous celle qu’il a prise pour Lui, pour Ses parents… Puisqu’il ne nous a pas appelés à l’apostolat, soyons pauvres ouvriers comme Lui, comme Marie, Joseph, les apôtres, les bergers… Et si jamais Il nous appelle à l’apostolat, restons dans cette vie aussi pauvre que Lui-même y est resté, aussi pauvre qu’y est resté un Saint Paul «Son fidèle imitateur»… Ne cessons jamais d’être en tout des pauvres, des frères des pauvres, des compagnons des pauvres, soyons les plus pauvres des pauvres comme Jésus, et comme Lui aimons les pauvres et entourons-nous d’eux. Ô divin pauvre, divin ouvrier, faites-moi m’enfoncer de plus en plus et jusqu’au fond dans cette pauvreté et cette condition d’ouvrier où Vous avez daigné me mettre dans votre infinie bonté ! Amen
[[M/263, sur Lc 2,8-20, en C. DE FOUCAULD, La Bonté de Dieu. Méditations sur les saints Evangiles (1), Nouvelle Cité, Montrouge 1996, 214-216.]].